Cette 778e édition de la Fête-Dieu, fête liturgique majeure dans l’Eglise catholique née à Liège en 1246, a été rehaussée par la présence de l’archevêque de Malines-Bruxelles, Mgr Terlinden. Ce dernier a concélébré la messe avec Mgr Delville et Mgr Rixen, évêque émérite de Goias (Brésil).
Nous devons la Fête-Dieu à une religieuse augustine devenue abbesse en charge de la léproserie de Cornillon au 13e siècle. Lors de ses visions mystiques, Julienne aperçoit une lune retranchée ; elle y voit le signe qu’il manque une fête en l’honneur du Saint-Sacrement, elle convainc alors l’évêque de Liège puis le pape d’ajouter cette solennité du Corpus Christi dans le calendrier liturgique. Nous sommes en 1246.
Vivre la Fête-Dieu là où elle est née
Près de huit siècles plus tard, la Fête-Dieu fait toujours battre le coeur des fidèles liégeois. En ce jeudi 30 mai, l’eucharistie fut célébrée en la basilique Saint-Martin par Mgr Terlinden, Mgr Delville et Mgr Rixen, en présence de nombreux prêtres, religieux et diacres et une assistance de près de 600 fidèles. Différents chants de la célébration ont été portés par les chorales des communautés catholiques d’origine étrangère italienne, africaine et vietnamienne. “Je suis heureux de pouvoir vivre la Fête-Dieu avec vous là où elle est née” a notamment déclaré l’archevêque en début de célébration.
L’eucharistie au quotidien
Dans son homélie, Mgr Terlinden a souligné la dynamique synodale dans laquelle l’Eglise universelle est aujourd’hui engagée. Une Eglise en marche, en route, qui doit aussi se mettre à l’écoute. En se rappelant que le Christ est venu pour servir et non pour être servi. En cette solennité de la Fête-Dieu, fête du corps et du sang du christ, Mgr Terlinden a centré son homélie sur l’eucharistie “qui se poursuit à l’extérieur de l’Eglise” car, ayant tous communié au même pain, “nous ne formons qu’un seul corps de fidèles” dont la mission est d’annoncer l’évangile, par le témoignage de notre vie. “Regardez comme ils s’aiment“. C’est aussi comme cela que nous pouvons vivre l’eucharistie au quotidien. “L’eucharistie ouvre aussi de nouveaux chemins d’espérance” et “nous prépare au banquet du Ciel où nous serons tous rassemblés“, a affirmé l’archevêque.
(c) Sophie DELLHALLE
Une belle procession sans pluie !
La célébration a été suivie de la procession des peuples du monde vers la cathédrale Saint-Paul au son des cors de chasse. A la suite de l’archevêque, de très nombreux fidèles ont formé le cortège qui a fait étape à la collégiale Sainte-Croix, Place Saint-Lambert (où une représentation temporaire et géante de saint Lambert avait été déployée), devant l’Opéra, près la Vierge de Del’Cour en Vinâve d’ile. Les marcheurs ont été épargnés par la pluie, malgré un ciel plus que menaçant. C’est peut-être ça aussi le miracle de la Fête-Dieu. Comme chaque année, la procession était encadrée par les motards (et aussi quelques cyclistes) de la police liégeoise.
A l’arrivée à la cathédrale Saint-Paul, les fidèles ont pu participer à une grande soirée NightFever et allumer l’une des 1000 bougies pour la paix, et éventuellement rester sur place pour la nuit d’adoration devant le Saint-Sacrement jusqu’à l’aurore.
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Texte et photos: Sophie DELHALLE