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Le dimanche 16 juin, la communauté italienne du diocèse de Liège se rassemblera pour fêter les confirmations avec Mgr Delville qui célèbrera la messe en italien. Maria assurera la direction de la chorale. Rencontre.

De février à juin, Maria (à droite) a réalisé un stage auprès d’Isabelle Cegielka dans le cadre de la formation d’assistante paroissiale. Maria fait partie de la communauté italienne et participe aux réunions des représentants des communautés catholique d’origine étrangère du diocèse. (c) Sophie DELHALLE 

Voilà plus de 25 ans que Maria habite en Belgique. Cette Italienne de souche, originaire de Naples, est pourtant née à Brighton. Son accent très “british” la trahit dès notre premier échange. “J’ai vécu à Brighton, sur la côte anglaise, jusqu’à mes 15, 16 ans. Ma vraie langue maternelle, c’est l’anglais.” Aujourd’hui, elle est même considérée comme native speaker dans l’école privée où elle enseigne la langue de Shakespeare. C’est donc une jeune adolescente qui découvre le pays de ses origines. Après des études de secrétariat, la jeune femme rencontre son futur mari. “Il est né à Liège et passait ses vacances dans le village de sa famille où vit également la mienne. Nous nous sommes mariés et je l’ai suivi en Belgique.” Un départ douloureux pour Maria qui se dit “très famille”. Mais chaque période de vacances sera l’occasion de retrouvailles avec les siens, sa maman et ses sœurs en particulier. 

Mélange de cultures

Maria donne naissance à trois enfants en quatre ans. Elle commence à donner des cours de langues alors que sa petite dernière n’a que deux ans. Chez Maria, les enfants baignent dans non pas deux mais trois cultures – belge, italienne et anglaise – et sont éduqués dans la foi catholique. “A Noël, on mange italien, mais la table est dressée à l’anglaise, nous partageons des “crackers*” et nous allons à la messe.” Et si Maria n’aime que les lasagnes à sa façon, elle adore les boulets frites, surtout ceux préparés par son mari. 

Elle l’admet volontiers, Maria a élevé ses enfants comme elle a été élevée. “J’ai reçu une éducation très stricte. Je ne pouvais pas sortir avec mes copains et copines. Mes enfants ne sont pas beaucoup sortis non plus, ils sont plutôt “casa et chiesa” (maison et église) comme on dit.” Ils ont aujourd’hui pris leur envol, au sens littéral puisque le fils de Maria est contrôleur aérien et ses deux filles sont l’une installée à Dubaï, l’autre en partance pour Séoul. Aujourd’hui, “le monde est très petit” constate Maria. 


Procession des reliques de Saint Janvier en 1822 lors de l’éruption du Vésuve peinte par  Antoine J-B Thomas. Aujourd’hui, la liquéfaction du sang de saint Janvier fait l’objet d’une cérémonie à la cathédrale de Naples en présence de l’archevêque de Naples, de personnalités de la région et de milliers de fidèles massés dans la cathédrale et sur son parvis.

Comme en Italie

Au centre culturel italien de Rocourt, elle retrouve d’autres Italiens issus de l’immigration, venant de Naples comme elle, mais surtout de Sicile et des Abruzzes. C’est la même raison qui pousse toutes ces personnes à quitter leur terre natale : la recherche d’un emploi. Le père Alessio, aumônier de la communauté italienne, rencontre régulièrement de nouveaux couples ou jeunes familles en quête d’une vie meilleure. “C’est difficile pour tout le monde. Nous sommes comme une famille, j’ai besoin de cet ancrage” même si Maria reconnaît qu’elle s’est très vite acclimatée. “Quand je suis arrivée en Belgique, on m’a dit “tu verras, il y des Italiens partout” et c’est vrai que sur la Batte, je me sens comme en Italie.” 

Ma foi, mon roc 

Maria évoque avec nous les traditions et fêtes italiennes qui ont marqué son adolescence et continuent d’imprégner sa vie. La Befana, sorcière qui récompense les enfants sages début janvier, la Fête-Dieu appelée Corpus Domini en Italie et sa grande procession, les fêtes patronales dans les villages, la semaine où tout est fermé pour préparer la fête de l’Assomption ou Ferragosto, on rend alors hommage aux jeunes femmes prénommées “Assunta”, et non Marie, qui elles sont fêtées le 12 septembre. 

Dans la région napolitaine d’où elle est originaire, le miracle du sang de San Gennaro donne lieu à de grandes manifestations populaires. “En Italie, les croyants n’ont pas peur de le montrer. Ma foi, c’est mon roc, elle m’aide à me relever. Je prie quand j’ai des difficultés mais j’ai aussi reçu beaucoup de grâces et c’est important de remercier Dieu.” Si elle a récité ses premières prières en anglais, “c’est en Italie que sa foi a grandi.” C’est donc en italien qu’elle prie spontanément. Dans sa paroisse, Maria est catéchiste pour les enfants de la première communion, elle dirige également la chorale italienne.

Il s’agit de petites papillotes cartonnées arborant des couleurs et motifs de Noël. Présents dans les assiettes de chaque convive, ils contiennent un petit chapeau en papier de Noël, une blague ou une devinette, ainsi qu’un petit cadeau. Une fois à table, chaque convive ouvre son cracker avec son voisin d’à-côté puis d’en face.

Texte: Sophie Delhalle