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Depuis 2023, un système de caméra permet d’observer en direct le nid du couple de faucons pèlerins qui a élu domicile dans le clocher de la basilique Saint-Martin. Si 2023 n’avait pas tenu ses promesses, 2024 nous a offert une couvée de trois oisillons. 

Grâce à la vidéosurveillance en direct, il nous est offert de suivre l’éclosion et l’évolution de certaines couvées de faucons pèlerins, ici à la basilique Saint-Martin de Liège. (capture d’écran)

Cela fait 7 ans que des faucons pèlerins sont observés et nichent dans la tour de la basilique Saint-Martin à Liège. L’année dernière, la régionale Natagora Liège, en collaboration avec la section AVES Liège (qui a financé l’achat du matériel) ont décidé de placer une caméra à proximité du nid. Cependant, Maman Faucon ne fut pas docile et les oeufs n’ont pas éclos.

Ce mois d’avril 2024 nous a donc réservé une belle surprise avec l’éclosion de deux oisillons ; un troisième petit est né ce mardi 23 avril. Grâce au système de vidéosurveillance, passionnés et simples curieux peuvent suivre en direct l’éclosion et l’évolution de ces rapaces exceptionnelles qui avaient disparu de nos régions. 

Un “come-back” très suivi 

Les faucons pèlerins sont très suivis en Belgique, même si, en réalité, toutes les espèces de rapaces sont protégées. Depuis plusieurs années, ils font leur grand retour. Tel est peut-être le secret de leur célébrité. L’emplacement de leur nid au creux de nos clochers a aussi de quoi attirer l’attention.

En juillet 1979, la Belgique recensait un seul couple de faucons pèlerins. Dans les années 80, elle pleurait son dernier specimen. Mais aujourd’hui, « à Bruxelles, on compte désormais une quinzaine de couples qui nichent sur des édifices artificiels comme la cathédrale des Saints-Michel-et-Gudule », nous expliquait il y a quelques mois Bruno Portier, volontaire chez Natagora pour le Projet Faucon pèlerin. Il est chargé de surveiller plus étroitement le couple qui niche dans le clocher de l’église d’Aubel, sur le Plateau Herve. Un autre couple aurait également installé ses appartements à la Grand Poste de Verviers. 

De précieux auxiliaires

Pourquoi les faucons pèlerins élisent-ils domicile dans les clochers? Les pèlerins sont des prédateurs habitués aux environnements rupestres, comme les falaises, ils sont capables de faire des pics à 300 km/h. Ce rapace a d’ailleurs besoin de hauteur pour décoller. Pas étonnant donc qu’ils privilégient les clochers qui culminent dans nos villes et villages. Leur présence se révèle par ailleurs très utile pour l’homme: les pélerins se nourrissent exclusivement d’autres oiseaux, pigeons et choukas qui ont eux aussi tendance à nicher sur place, parfois juste sous les cloches. « Le son ne semble pas les perturber. Ils s’y habituent » affirme Bruno.

Habituellement, les faucons pèlerins y sont aussi à l’abri de l’intervention humaine. Natagora a cependant choisi d’installer des nichoirs (caisson avec gravier), à certains endroits, pour favoriser l’installation de couples et garantir la sécurité des futures couvées. Et ainsi augmenter les chances de survie des oisillons. « Si les pèlerins n’ont pas peur du froid, les œufs ont besoin de chaleur » précise Bruno. « Il n’y a qu’une seule couvée par an, généralement au début du printemps, avec 3-4 œufs ». Sauf accident de parcours, les pèlerins sont plutôt des oiseaux fidèles, ils vivent en moyenne entre 15 et 18 ans.

Si vous souhaitez observer la couvée 2024 de la basilique Saint-Martin, voici le lien vers la vidéo en direct : Les faucons de la basilique (youtube.com)
Petit conseil : soyez patients ! Maman Faucon couve ses petits à peine éclos, vous pourrez mieux les observer à l’heure des repas et voir comment la femelle déchiquete les proies pour les donner à la becquée à ses oisillons. 

Texte: Sophie DELHALLE