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C’est tout d’abord une histoire de rencontres, de charité et de service. De Liège à Pondichéry, des élèves du collège du Sartay continuent d’écrire les pages de cette incroyable histoire que nous raconte le chanoine Pierre Hannosset. 

21 février 2024. Premiers contacts pour Alix et ses camarades du collège du Sartay (Embourg) avec les enfants du home Souriya (c) Pierre Hannosset

1962. Madeleine Herman, une jeune liégeoise fraichement diplômée assistante sociale, rencontre l’abbé Pierre après l’une de ses conférences. Elle lui propose son aide. Que peut-elle faire ?  Elle lui offre trois mois de sa vie. L’abbé Pierre vient de rencontrer Gandhi ; il a pris conscience de la pauvreté en Inde. Il lui propose donc de rejoindre Pondichéry, comptoir français où l’on parle … français. 

De trois mois à … toute une vie 

Comme promis, elle y séjournera trois mois …. et elle y est toujours ! Elle y rencontrera un jeune toulousain en service civil, Arnaud de Blic. Les deux amoureux vont commencer à aider autour d’eux, petit à petit ; et aujourd’hui « le Volontariat » qu’ils ont initié s’occupe de nourrissons, d’enfants en maternelle, en école primaire et secondaire, d’enfants orphelins, « semi-orphelins », recueillis ou en grande précarité. 

La lèpre est malheureusement toujours présente sur le sous-continent indien. Le Volontariat s’occupe ainsi de lépreux ou d’anciens lépreux ; il encadre des ateliers de filage, de tissage, de couture, de broderie ; il a aussi créé une ferme où l’on cultive du riz, des citrons et de la spiruline, avec un élevage de poulets. Tuttipakam, c’est le nom de la ferme, est un lieu où les enfants viennent vivre des week-ends ou des vacances loin du vacarme et de la pollution urbaine ; sur le site, on fabrique en plus du savon …  Et parce que la pauvreté n’a pas de limite d’âge, une maison pour personnes âgées abandonnées a été ouverte.  

La relève est prête 

2004. Des élèves du collège du Sartay, à Embourg, se rendent en Inde pour la première fois. Il y a donc vingt ans de cela. Et aujourd’hui, ils sont encore une vingtaine à avoir fait le voyage jusqu’en Inde. Qu’est-ce qui les motivent ainsi d’année en année à participer à cette aventure? 

Trois raisons. Tout d’abord le projet veut permettre à des jeunes de rencontrer d’autres jeunes d’autres cultures, d’autres milieux de vie et de nouer avec eux des liens très forts. On n’est plus dans le virtuel des smartphones. Pas facile de vivre 15 jours avec des enfants et des jeunes extrêmement précarisés, d’embrasser des lépreux, de manger du riz à tous les repas, de dormir à ras le sol …

Ensuite, durant les deux années de préparation à ce séjour, des jeunes d’une même école tissent aussi des liens plus profonds entre eux que des liens purement scolaires et c’est ensemble qu’ils apprennent quelques mots de Tamoul, qu’ils créent une chorégraphie qu’ils exécuteront là-bas, qu’ils mettent sur pied toutes sortes d’actions.  

Enfin, évidemment, nous voulons aussi apporter un maximum d’aide financière à ce merveilleux projet d’une liégeois qui a osé le pari de la charité au-delà des frontières et des océans.

Retrouvailles 

Nous voilà donc bien arrivés en ce 21 février, pour travailler, jouer, rire et pleurer parfois, nous donner à plein cœur et à plein corps. Concrètement, qu’allons-nous faire ?  Nous ne le savons pas encore …  L’année dernière, nous avons fait du terrassement pour rehausser des maisons inondées chaque année par les pluies de mousson; d’autres années, nous avons planté des citronniers, nous avons bâti des sanitaires, mis en couleur des locaux anciens, porté et transporté à la main des tonnes de briques ou de ciment. Mais cela n’a pas vraiment d’importance. Les jeunes sont prêts à tout ! Aujourd’hui, nous nous installons et rencontrons les jeunes enfants et adolescents du home « Souriya », qui signifie “soleil”.  Un nom bien symbolique. Leur sourire nous illumine déjà.   

Texte: Abbé Pierre Hannosset