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Entraide & Fraternité et Justice & Paix s’associent pour leur campagne de Carême 2024. La RD Congo souffre de la « malédiction des ressources » : sa population et son environnement sont exploités pour livrer des minerais rares aux industries chinoises qui alimentent nos marchés du digital ou de la transition.

Illustration : (c) Ralph Awa 

Plus que jamais, le soutien à la petite agriculture familiale est l’alternative pour permettre aux communautés rurales d’assurer leur subsistance dans la dignité. Soixante pourcents de la population de RDC vit avec moins de deux euros par jour. Le Congo est un des cinq pays les plus pauvres du monde et, pourtant, son sous-sol en fait un des pays… les plus riches de la planète : or, diamant, cuivre (deuxième réserve mondiale), uranium, cobalt (première réserve mondiale), argent, étain, tantale, tungstène, manganèse, coltan… C’est ce que l’on appelle la « malédiction des ressources ».

L’extractivisme, à savoir l’exploitation intensive de ces matières non renouvelables, est une catastrophe environnementale ainsi qu’un drame social puisque les Congolais et les Congolaises qui travaillent dans ces mines sont exploités dans des conditions proches de l’esclavagisme (salaires de misère, absence de sécurité…). De plus, certains de ces minerais sont des « minerais du sang » prélevés en zone de guerre et servant à financer des groupes armés.

La réalité derrière nos écrans recèle des impacts bien plus nombreux que nous ne le pensons généralement. Cette campagne veut rappeler que, si ces ressources partent prioritairement vers la Chine, elles aboutissent chez nous par le biais de l’industrie digitale (smartphones, ordinateurs…) ou de la transition verte (recharges de voitures électriques, éoliennes…). D’ici, nous pouvons adopter une certaine sobriété numérique en réduisant le renouvellement de nos écrans. Entraide & Fraternité appelle aussi l’Union européenne à interdire complètement l’obsolescence programmée.

Sur le terrain, dans la province du Sud-Kivu, particulièrement exposée à l’exploitation minière qu’elle soit artisanale ou industrielle, Entraide & Fraternité soutient des associations locales qui ont pour mission de contribuer à la protection de l’environnement et à l’amélioration des conditions socio-économiques des communautés locales de manière durable. Leur soutien à la petite agriculture familiale et biologique permet à ces Congolais et à ces Congolaises d’échapper à l’exploitation des compagnies minières, d’assurer leur propre subsistance et de développer leur propre activité génératrice de revenus. Ce qui constitue assurément la principale alternative aux dégâts de l’extractivisme et à la « malédiction des ressources ».

Tout au long du mois de mars, cinq représentants et représentantes des associations partenaires d’Entraide & Fraternité au Sud-Kivu témoigneront de leur expérience et de leur travail de terrain dans toute la Wallonie et à Bruxelles : il s’agit d’Espérance Munsinwa, avocate et assistante juridique après de la Commission Justice & Paix de Bukavu, Clément Bisimwa, coordinateur du programme d’Entraide & Fraternité en RDC, Charles Saidi, technicien en développement rural au CAB (Comité pour l’autopromotion à la base), Sylvain Akilimali, fondateur de CHANGE (Cœur humanitaire en action novatrice pour la régénération effective), et Nunu Salufa, directrice de l’APEF (Association pour l’autopromotion et l’entreprenariat féminin).

D’après communiqué de presse