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La troisième tentative fut la bonne. “Je vois cela comme un signe très positif” nous confie Julien Maquet, conservateur du Trésor, heureux d’avoir obtenu un subside d’un montant total de 140 000 euros sur quatre ans. Un coup de pouce bienvenu mais sous certaines conditions.  

C’est donc lors de la troisième introduction que le dossier du Trésor de Liège a pu obtenir une réponse favorable de la part de la direction culturelle de la Fédération Wallonie-Bruxelles. “Nous avons postulé pour la catégorie C. Nous ne sommes pas encore admis à cette catégorie mais nous avons obtenu un susbide annuel de 35 000 euros sur quatre ans pour une mise en conformité” nous explique Julien Maquet.

Des efforts supplémentaires

A quels critères correspond cette catégorie C ? Signalons déjà qu’il y a quatre catégories de A à D. Pour prétendre à une reconnaissance en catégorie C, l’institution candidate doit notamment avoir entamé l’inventaire informatisé d’au moins 20% des collections, en fonction des spécificités de ces dernières ; disposer et mettre en oeuvre une politique d’intégration progressive des nouvelles technologies au sein de son institution en veillant à accorder une priorité aux actions et éventuelles acquisitions de matériel permettant d’améliorer les conditions de conservation ; mener un programme de recherche documentaire quinquennal, ouvert aux chercheurs extérieurs ; organiser au moins une exposition temporaire durant le quinquennat ; présenter un programme d’activités pédagogiques.

Certains de ces critères sont d’ores et déjà bien acquis, comme la régularité des expositions temporaires proposées par le Trésor au fil des années. Le dernier point cité a fait l’objet d’une remarque de la part de la commission, mais “nous n’avons pas attendu pour avancer, développe Julien Maquet. Nous avons profité de la présence de stagiaires pour élaborer les dossiers pédagogiques à destination des élèves du secondaire.” Cette anticipation a d’ailleurs été retenue comme élément favorable dans le dossier par la commission. Aussi, si le Trésor met à disposition de ses visiteurs un audioguide en quatre langues, la Fédération Wallonie-Bruxelles attend un effort supplémentaire de la part de l’institution dans sa communication en langues étrangère, notamment sur les panneaux et le site internet. “Nous pouvons encore nous améliorer sur ce point” reconnait le Conservateur. 

Le reliquaire de Charles le Téméraire fait partie des œuvres classées (depuis 2010), exposées au Trésor de Liège (c) Sophie DELHALLE

Des travaux au printemps 

Il s’agit donc bien d’un ‘subside pour mise en conformité’ afin d’atteindre pleinement les critères de la catégorie C, et non d’une reconnaissance en tant que telle mais, pour Julien Maquet, “c’est déjà une forme de reconnaissance de la pertinence du projet porté par le Trésor“. Ajoutons que le Trésor et la Cathédrale abritent ensemble pas moins de dix oeuvres classées par cette même Fédération Wallonie-Bruxelles dont le buste reliquaire de Saint-Lambert, la clé reliquaire de saint Hubert (au premier plan de la photo de couverture) ou le reliquaire de Charles le Téméraire (photo ci-dessus).

Dans l’attente de la convention détaillée, Julien Maquet nous explique qu’un tel subside est bien entendu conditionné et que le Trésor devra notamment pratiquer la gratuité les 1er dimanches du mois et pour les groupes scolaires. Le musée devra donc réfléchir à la manière d’amortir cette perte de revenus, malgré l’apport de 35 000 euros annuels, qui seront dédiés aux postes définis par la Fédération Wallonie-Bruxelles dans sa convention. 

Le Trésor va aussi connaître quelques chamboulements dans les mois à venir en raison des infiltrations d’eau détectées dans la toiture. Les oeuvres installées au deuxième étage seront déménagées au premier comme le buste reliquaire de Saint-Lambert. Les grands tableaux seront quant à eux entreposés dans l’espace d’exposition temporaire. Les tissus de haute époque resteront en place et ne seront visibles que sur demande. Le chantier devrait débuter au printemps prochain. Durant cette période de travaux, les concerts et conférences devront également êtres délocalisés. Mais ce chantier est une bonne nouvelle pour la conservation des oeuvres, tempère Julien Maquet. 

Texte: Sophie DELHALLE