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25 août 2024. Pratiquement 10 ans que l’on n’avait pas vu cela dans la cathédrale …  Si le chanoine Guy Balaes avait déjà été choisi par ses pairs, décision confirmée par l’évêque, il n’avait pas encore été installé liturgiquement comme nouveau Doyen du Chapitre cathédral. 

📷 Lambert Wers (à gauche) et son successeur, Guy Balaes, le nouveau Doyen du chapitre de la cathédrale de Liège (c) Jean-Pierre Deleersnijder
 

 Parce que, dans l’Église, la liturgie a tout son sens.  En quelque sorte, elle met celui qui a été choisi devant le Seigneur, afin que celui-ci l’accompagne durant son mandat.  Au fond, n’est-ce pas le Seigneur lui-même qui choisit, à travers des médiations humaines ? Homme et Dieu travaillent ensemble dans le choix ; homme et Dieu travaillent ensemble dans les tâches ecclésiales. 

 L’installation liturgique se vit sous forme de prière de bénédiction.  Étymologiquement, ce mot peut se traduire par « dire du bien ».  Elle est accompagnée par l’imposition des mains ; geste que l’on trouve dans les sept sacrements de l’Église mais aussi dans d’autres actes liturgiques. Dans la liturgie de l’Église catholique, l’imposition des mains symbolise la force de l’Esprit donnée en cet instant précis.

Voilà ce que cette prière disait : Nous t’en prions, Seigneur, regarde ton serviteur Guy que nous avons choisi (…) Que la puissance de ta grâce fortifie son cœur (…) Qu’il soit, au milieu de ses pairs un serviteur qui se fasse tout à tous (…)

 Après la remise de sa lettre de mission et le baiser de paix de l’évêque et de ses frères chanoines, le nouveau Doyen s’est adressé à l’assemblée :

“Il faudrait être tatillon et mesquin pour se plaindre d’œuvrer dans un environnement humain et architectural aussi riche et fécond que cet espace cathédral. Un environnement humain riche : Les chanoines bien-sûr. Je ne vais pas détailler leurs missions d’hier et d’aujourd’hui. Mais tous ont apporté et apportent encore énormément de vie au diocèse.

Notre évêque bien-sûr, attelé à ce qu’il y a de plus difficile dans l’Eglise d’aujourd’hui : le charisme de l’unité. Deux pôles sont particulièrement actuels : l’art, l’esthétique, la musique notamment et la dimension sociale. Et puis dans cet environnement humain riche de l’espace cathédral, il y a la ou les communautés que nous formons, en semaine, le dimanche… des fidèles réguliers ou des personnes de passages, des touristes. Parfois ils interpellent et demandent qu’on passe un peu de temps avec eux. Comment être d’avantage communauté est sans doute un enjeu important pour les années à venir. Comment être plus proches de ce qui se vit dans les paroisses voisines, dans la pastorale urbaine est sans doute aussi un enjeu essentiel.

Une exposition, un concert, une conférence sont aussi des lieux où « Eglise et Société » se rencontrent et, pour un temps, font route commune.
Il y a aussi l’environnement architectural, patrimonial, esthétique qui nous convoque. Nous, pas seulement les catholiques pratiquants, nous avons besoin de lieux… surtout en ville où la nature fait défaut… qui sont invitation à la contemplation, au silence, à l’émerveillement devant la beauté… finalement être soi face à une grandeur qui nous dépasse… sans nous écraser.

Alors même si c’est un cadeau empoisonné, merci, monseigneur, merci frères chanoines, de m’avoir appelé à cette mission et s’il est vrai que le diable est dans les détails, sachez que depuis deux mois j’ai appris à le fréquenter tous les jours.”

Bon ministère, Monsieur le Doyen. 

De tout cœur, Guy !

Abbé Pierre HANNOSSET