Aujourd’hui, le 3 septembre c’est la fête de saint Remacle. Et cette année, Stavelot a déjà fêté et fêtera comme il se doit son saint patron lors des Septennales. Le culte de saint Remacle (600-672) est resté très vivace dans toute la principauté abbatiale de Stavelot et Malmedy pendant onze siècles. Né en Aquitaine, homme de confiance du roi Eloi, Remacle est le fondateur des deux abbayes soeurs en 648 et 650.
📷 Procession des fêtes des septennales en 2017 à Stavelot (c) Comité des fêtes de Saint-Remacle
Quand tout a commencé …
Suite aux troubles révolutionnaires, la châsse de saint Remacle est exilée en Allemagne. Elle reviendra chez nous en 1805 mais il faudra attendre les années 1870 pour que la vénération du saint – tombée alors en désuétude – reprenne vigueur. A la fin du 19e siècle, pour le jubilé du douzième centenaire de la mort du saint, de grandes fêtes sont organisées à l’initiative du doyen Jadot. Le succès est au rendez-vous puisque plus de 5000 fidèles, 232 ecclésiastiques (dont les évêques de Liège, Namur, Aix-la-Chapelle, le vicaire général de Luxembourg, le père de Val-Dieu) et diverses personnalités publiques y participent. Les Septennales de Stavelot étaient nées, à l’instar de celles de Tongres, Aix-la-Chapelle et Huy. Même si, à Stavelot, ce n’est pas la Vierge Marie mais bien Remacle qui est mis à l’honneur.
Interdite de sortie
1899 est l’année officielle du lancement des Septennales, et toutes les éditions ultérieures devront se déployer autour du 3 septembre, fête de Saint-Remacle. Cette première édition sera marquée par le cadeau somptueux de Mgr Doutreloux : une châsse en cuivre contenant la calotte crânienne de saint de Stavelot. En 1905, les fêtes de Saint-Remacle se dérouleront sans … saint Remacle ! La châsse est exposée à Liège dans le cadre de l’exposition universelle. Durant les années folles, l’édition de 1926 voit affluer plus de 12 000 pélerins. A l’origine strictement religieuses, les Septennales se sont enrichies d’une partie profane dès 1933. Le déclenchement de la guerre 40-45 empêchera l’organisation de la 7e édition. Les familles endeuillées de la cité martyre fêteront toutefois dignement leur saint patron en 1947.
C’est en 1975 que la châsse de Saint-Remacle effectuera sa dernière sortie en procession, remplacée dès lors par d’autres reliquaires, portés dans les rues de Stavelot, de chapelle en chapelle. En 1996, une délégation de Solignac – dont Remacle fut aussi le fondateur et premier abbé – vient sceller le jumelage avec Stavelot. Encore aujourd’hui, le comité des fêtes de Saint-Remacle à Stavelot relève le défi de (res)susciter l’intérêt du public pour les festivités des Septennales notamment via un concours de dessins à destination des élèves des écoles primaires des trois réseaux.
Des pierres au loup
Différentes légendes sont associées à saint Remacle et à la construction de son abbaye. Apprenant que celle-ci allait bientôt être terminée, le diable décida aussitôt de la détruire à l’aide d’une grosse pierre. Averti en songe, saint Remacle remplit un sac de vieilles chaussures usées et partit à la rencontre du Malin qui, le croisant en chemin, lui demande : “suis-je encore loin de Stavelot ?” Et Remacle de répondre : “Oh oui, regardez le nombre de chaussures que j’ai usées depuis mon départ de Stavelot !” Découragé, le diable laissa tomber sa lourde pierre et s’en retourna. L’abbaye de saint Remacle était sauvée. Les habitants de Wanne racontent aussi cette légende à la différence que le diable en laissant tomber sa lourde pierre, perdit aussi sa bague. Et l’on prétend qu’elle est aujourd’hui encore sous la pierre, au lieu-dit “faix du diable”.
Pour construire son abbaye, saint Remacle avait besoin d’un âne. Celui-ci l’aidait en transportant les pierres dans deux grands paniers. Mais un jour, un loup mangea l’âne. C’était Satan, jaloux de saint Remacle. Ce dernier attrapa le loup, lui fit porter les paniers et l’obligea à terminer le chantier de l’abbaye. Cette légende est évoquée sur l’écusson (blason) de Stavelot, où l’on voit saint Remacle et le loup harnaché des deux lourds paniers chargés de pierres. Certains prétendent aussi que le nom de Stavelot proviendrait de l’ordre que donnait saint Remacle au loup tous les soirs: en wallon, A Stav’ Leu se traduit par “à l’étable loup” devenu en français Stavelot.
(c) Comité des fêtes de Saint-Remacle
Sophie DELHALLE
Programme complet des Septennales 2024 (31 août – 8 septembre) :
Samedi 31 août et dimanche 1er septembre de 10h à 18h : exposition des reliques dans l’église
Dimanche 1er septembre à 14h : messe suivie de la procession folklorico-religieuse
Vendredi 6 septembre à 11h : messe à la maison de retraite en présence d’une relique
Samedi 7 septembre à 16h : conférence de madame Brigitte d’Hainaut-Zveny « la lecture des retables ». (A l’église saint Sébastien)
Samedi 7 septembre à 18h : office des vêpres de saint Remacle
Dimanche 8 septembre à 10h30 : messe chantée avec la chorale Les Baladins.