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En ce week-end de l’Epiphanie, de nombreux Liégeois dégusteront la traditionnelle galette des rois à la frangipane pour tenter de “gagner” la fève.  Mais existe-t-il d’autres traditions ? Quelles sont les différentes coutumes associées aux “rois mages”? L’Epiphanie a-t-elle le même sens pour tous les chrétiens?

Dans notre pays, on estime que près d’un million de galettes des rois sont consommés pendant le week-end de l’Epiphanie. Si beaucoup de fidèles se sont éloignés de l’Eglise, cette tradition gourmande reste visiblement bien ancrée. Mais qu’en est-il ailleurs en Europe et dans le monde? Dans certaines régions, l’Epiphanie a carrément détrôné Noël !

Des petits Chanteurs au grand cœur 

Chez nos voisins allemands (dans les Länders catholiques), par groupe de trois, les enfants déguisés en “rois mages” frappent aux portes des maisons pour les bénir et collecter des dons à destination des pays défavorisés. Un quatrième porte généralement l’étoile de Bethléem. Ils chantent tous ensemble des cantiques et inscrivent sur les murs des maisons C+M+B+, acronyme d’une expression latine « Christus mansionem benedicat », à traduire par « Que Jésus bénisse cette maison. Une tradition – héritée du Moyen Age – bien suivie également dans la partie germanophone de notre pays et de notre diocèse où 800 filles et garçons font vivre ce patrimoine immatériel de l’humanité classé par l’UNESCO depuis 2015. 

Une gentille sorcière

En Italie, les mages sont éclipsés par la sorcière Befana qui aurait regretté de ne pas les avoir suivis. Elle distribue aux enfants sages des sucreries et du charbon aux petits garnements. Avec le temps, la coutume a évolué et les enfants sages reçoivent bien entendu des douceurs et les autres du réglisse en remplacement du charbon. Les petits biscuits aromatisés au citron, au chocolat ou aux raisons secs préparés à l’occasion sont les befaninis. 

Une couronne gourmande

En Espagne, au Portugal mais aussi en Argentine, les mages sont très attendus par les enfants car ce sont eux qui leur apportent des cadeaux. Pour leur rendre hommage, les Espagnols dégustent un “Roscon de los Reyes”, une brioche ronde, avec un trou en son centre symbolisant la couronne des mages, garnie de fruits confits en guise de pierres précieuses.

Première place 

Enfin, notons que chez nos frères orthodoxes, l’Epiphanie – plus communément appelée théophanie – est une fête plus importante que Noël. En Bulgarie, en Ukraine et en Grèce, les fidèles assistent à une litanie et bénédiction des eaux – sources, rivières, mers – avec une croix immergée à trois reprises. Certains plongent même à l’eau pour la récupérer.


A Verviers, les fidèles orthodoxes respectent la tradition de la “vasilopita”. (c) Paroisse orthodoxe de Verviers

Pourquoi les chrétiens orientaux accordent-ils moins d’intérêt à l’adoration des mages? Ce récit est en réalité lu le jour de Noël. Pour les orientaux, l’Epiphanie est plus étroitement liée au baptême du Christ. D’où la grande bénédiction des eaux. 

Pas de galette des rois pour nos frères orthodoxes grecs qui préfèrent déguster une vasilopita- un gâteau de saint Basile dans lequel se cache une pièce d’or –  le premier jour de l’an. Les chiffres de la nouvelle année sont par ailleurs marqués dans la pâte. Chez les orthodoxes slaves, qui ne suivent pas le même calendrier liturgique, le 6 janvier correspond à la fête de Noël. Et l’Epiphanie est donc célébrée vers la mi-janvier. 

Texte:  Sophie DELHALLE