En dépit de son jeune âge, Basile nous parle avec liberté et confiance de son chemin de foi qui le conduira à recevoir le baptême lors de la vigile pascale. A la veille de l’appel décisif, c’est avec une certaine appréhension mais le coeur rempli de Dieu qu’il se rendra à la cathédrale pour déclarer à notre évêque: “Me voici”.
Sa toute première expérience avec l’Eglise, il s’en souvient, c’était quand son grand-père l’emmenait à la messe. “Ça m’intéressait, je posais beaucoup de questions, je me demandais pourquoi je ne pouvais pas être baptisé moi aussi, on m’a dit d’attendre mes 18 ans“. En effet, ses parents ont pris leurs distances avec la foi et l’Eglise, Basile n’a donc reçu aucune éducation chrétienne. Malgré son intérêt, “je ne connaissais pas vraiment Dieu“.
Un chemin s’est éclairé
L’adolescence peut être rude, on le sait, et Basile traverse une période difficile, un passage à vide assez sérieux. “J’avais du mal à me projeter, à cette époque, j’avais totalement délaissé mon intérêt pour la foi“. Basile sort beaucoup pour trouver le bonheur, quête légitime d’un jeune garçon dans la fleur de l’âge. Il vit alors une expérience étrange, se réveiller avec l’envie soudaine de prier sans avoir le mode d’emploi. Quelques jours plus tard, une copine de classe lui propose de l’accompagner à la messe (il n’y a pas de hasard) et c’est la révélation. “Je me suis senti à ma place. L’ambiance me parlait. J’ai trouvé une nouvelle nourriture“. De dimanche en dimanche, Basile se sent de mieux en mieux. “Je remontais la pente.” Avant c’était le brouillard, toutes les lumières étaient éteintes et désormais, un chemin s’est éclairé. “J’ai compris ce qui me manquait“.
En rencontrant Dieu chaque dimanche, Basile a compris ce qui lui manquait.
Ses parents ne l’ont pas découragé, bien au contraire, ils ont exprimé des craintes naturelles mais ont choisi de soutenir leur fils. “C’est parfois difficile de convaincre quand on n’a pas les mots” confie Basile. C’est après une retraite à Taizé qu’il prend la décision de demander le baptême. “Je me suis senti touché, porté par Dieu, j’ai compris qui était Jésus, pourquoi il était notre Seigneur et notre Sauveur.” Des réalités que Basile appréhende mieux.
“Dieu m’a changé petit à petit, comme je n’aurais pas été capable de le faire tout seul. Et je veux entrer dans la maison du Dieu qui m’a libéré“. Il découvre aussi les évangiles à Taizé, “j’ai aimé direct, ça m’a parlé, c’était très fort“. Le premier texte qui l’a marqué sont les Béatitudes ou comment Dieu nous promet le bonheur au milieu de nos souffrances (il n’y a pas de hasard, disions-nous).
Dire (toute) sa vérité
A la veille de l’appel décisif, Basile appréhende un peu, surtout qu’il sera parmi les premiers appelés. Dans sa “lettre de motivation” adressée à l’évêque, il a déposé toute sa vérité, dans le moindre détail. “Je suis honnête avec Dieu alors je dois être aussi 100 % honnête dans ma démarche de demande de baptême.”
Papa et maman seront présents, Basile a choisi son grand-père comme parrain, “le premier qui m’a fait rencontrer Jésus”, et comme marraine Flavie, la copine de classe qui a permis que Jésus entre à nouveau dans sa vie. Basile sera baptisé à la vigile pascale au Thier-à-Liège avec deux autres catéchumènes.
Nous terminons notre entretien avec cette question : être un jeune croyant dans la société actuelle, est-ce un défi permanent, un (gros) défaut ou une différence qui s’assume ? Et Basile de répondre : “C’est d’abord une différence puis un défi mais jamais un défaut !” Pas évident pourtant d’assumer à un si jeune âge le regard parfois moqueur de ceux qui réduisent la foi à l’histoire accidentée de l’Eglise et des questions de morale. “Aujourd’hui, je sais que la relation à Dieu est bien plus large que cela, qu’être chrétien, ce n’est pas juste suivre un vieux répertoire qui nous dit ce qui est bien et ce qui est mal.” Sa passion à Basile, c’est le cinéma, il voudrait en faire son métier. Souhaitons-lui que ce rêve se réalise comme aujourd’hui sa foi prend vie et corps en Christ.
Texte: Sophie DELHALLE