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Décerné par l’Association Allemagne-Belgique de Liège, le prix Notger récompense une personne ou une institution qui a favorisé par son action le rapprochement entre ces deux pays. Cette année, c’est l’abbé Léo Palm, recteur de Banneux, qui a accepté de recevoir cette distinction “pour tous ceux qui ont contribué à faire de Banneux ce lieu de prière pour la réconciliation”.

Ce mardi 16 avril, lors d’une réception privée qui s’est tenue à la résidence de l’évêque, l’abbé Léo Palm a donc reçu le Prix Notger 2024 matérialisé par une création unique, personnalisée du Val Saint Lambert représentant le Saint-Sacrement. 

La raison principale pour laquelle nous avons choisi de distinguer l’abbé Palm, nous explique Marcel Stiennon, président de l’Association Allemagne-Belgique de Liège, c’est parce que Banneux est un lieu très connu en Allemagne qui attire beaucoup de pèlerins allemands“.  Mais aussi, ajoute-t-il, parce que l’abbé Palm est un germaniste accompli que le président a par ailleurs fréquenté sur les bancs de l’Université. 

Une première depuis 15 ans 

Jusqu’à présent, le Prix Notger avait été décerné à des acteurs économiques (port autonome de Liège, entreprise Knaupf), politiques (Jean-Pierre Grafé) et parfois culturels (directeur de l’Opéra Royal de Wallonie), l’attribution à une personnalité ecclésiastique est donc une première. Si l’Association Allemagne-Belgique de Liège fut fondée en 1968 par un ancien résistant, le prix Notger n’existe que depuis une quinzaine d’années. Quand il reprend le flambeau de la présidence, Marcel Stiennon, professeur de langue allemande, ancien inspecteur diocésain, inaugure en 1989 la semaine allemande, notamment pour éveiller l’intérêt des jeunes pour l’apprentissage de la langue de Goethe. Et c’est aujourd’hui encore l’un des objectifs de l’association. 


L’abbé Palm est visiblement heureux de découvrir son prix qu’il dédie à tous ses prédécesseurs à Banneux (c) Eric de Beukelaer

“Mes prédécesseurs ont mérité ce prix”

C’est avec une certaine surprise que le recteur de Banneux a accueilli la nouvelle de sa nomination. “Quand Marcel Stiennon m’a appelé pour me l’annoncer, je me suis demandé ce que j’avais bien pu faire de spécial pour renforcer les liens entre l’Allemagne et la Belgique, puis j’ai pensé que ce prix revenait en réalité à Banneux plutôt qu’à son recteur, c’est pourquoi j’ai accepté de le recevoir. Tous ceux qui ont œuvré ici par le passé méritent ce prix. Je suis émerveillé de voir tous ce que mes prédécesseurs ont pu accomplir, ils furent des pionniers dans le rapprochement entre l’Allemagne et la Belgique.”

>>> Lire aussi sur Cathobel : “D’où venez-vous?” Entretien avec l’abbé Léo Palm, recteur de Banneux 

Ce que les uns sèment …

La dynamique de réconciliation est en quelque sorte inscrite dans l’ADN du sanctuaire de Banneux, c’est presque devenu sa vocation, ajoute le recteur. “Dans mon discours, j’avais envie de parler d’une grande personnalité, le chapelain Jacob, qui parcourait l’Allemagne en plein hiver pour faire connaître la Vierge des Pauvres.” En quinze ans, il parvient à faire venir deux millions de pèlerins allemands à Banneux. Nous sommes alors dans les années 1950-60 à une époque où l’ombre de la guerre assombrit encore les mémoires.

En janvier 1956, le chapelain rencontrera le président Adenauer en personne à l’occasion de son quatre-vingtième anniversaire auquel il offrira une statue de la Vierge des Pauvres. ” Ce sont eux qui ont tout le mérite, souligne encore l’abbé Palm, et qui ont permis le développement du pèlerinage des Allemands à Banneux.” Comme nous l’enseigne la Bible (dans Jean 4, 37), l’un sème, l’autre moissonne, “je suis le moissonneur“, affirme ainsi l’actuel recteur de Banneux qui poursuit l’œuvre de ses prédécesseurs en semant à son tour. 

Texte: Sophie DELHALLE