Contactez-nous

Ce 19 mai, de nombreux pèlerins se rendront au sanctuaire de l’Enfant Jésus de Prague à Horion-Hozémont pour vivre la procession annuelle. Le Sanctuaire qui a pour vocation de prier pour les familles et la protection de la vie naissante propose également une bénédiction des enfants en fin d’après-midi. 

Le Sanctuaire de l’Enfant Jésus de Prague à Horion-Hozémont accueille tout au long de l’année les pèlerins qui peuvent demander à rencontrer un prêtre ou l’une des religieuses de la congrégation des Amantes de la Croix. Fondée au Vietnam en 1670, cette congrégation a essaimé en Belgique. Depuis 2018, trois religieuses installées au Sanctuaire d’Horion collaborent notamment à la pastorale paroissiale et à l’aumônerie hospitalière. La spécificité du Sanctuaire est de prier pour les familles et la protection de la vie naissante. Nous avons rencontré son actuel recteur, l’abbé Pierre Kokot et l’une des religieuses, Soeur Marie. 

De Prague à Horion 

Quelle est l’histoire de cet Enfant Jésus de Prague et comment est-il arrivé à Horion-Hozémont ? Le récit historique s’enracine au 17e siècle, à une époque où l’Europe est troublée par les conflits politiques et religieux. C’est donc au cœur d’une ville meurtrie que l’Enfant Jésus va porter un message de paix sous la forme d’une statue de cire de 48 cm, habillée de magnifiques ornements, offerte par une princesse locale aux religieux Carmes.

Contrainte de fuir la guerre, la communauté de religieux abandonne la statue qui sera retrouvée, une fois la ville reprise par l’empereur, amputée de ses mains, dans les plâtras accumulés derrière l’autel. “Rends-moi mes mains et je te rendrai la paix” aurait-elle soufflé à l’oreille du père Cyrille, responsable des Carmes.

Malgré une histoire mouvementée, la petite effigie de cire est toujours vénérée à Prague et maintenant également dans de nombreux sanctuaires comme à Horion. “Pour ma part, je crois que ce message ne signifiait pas de rendre physiquement les mains à la statue, mais était plutôt une invitation à donner ses mains pour le Christ, c’est-à-dire à agir pour lui dans le monde, confie le père Kokot. Notre dévotion à l’Enfant Jésus doit être engageante, on ne prie pas pour rester sur un petit nuage.”

 

Fréquentant régulièrement le sanctuaire de Tongres, dédié à l’Enfant Jésus de Prague (fermé en 2003), l’abbé Kokot développe une dévotion et un attachement particulier à cette figure qu’il “importera” ensuite à Horion. “Quand on m’a envoyé à Horion, j’étais vicaire à Waremme et je ne savais même pas situer le village sur la carte. J’ai souhaité y poursuivre ma dévotion à l’Enfant Jésus de Prague en y installant, dans un coin de l’église, une statuette. J’ai ensuite convié les paroissiens à me rejoindre, sans imaginer ce qui allait advenir“.

Jésus dans notre quotidien

La situation va en effet très vite dépasser les espérances du jeune abbé, “on est vraiment parti de rien, et je n’aurais jamais pu imaginer un tel développement“. Reconnu comme sanctuaire en 2011, Horion accueille aujourd’hui entre 20 et 25 000 pèlerins annuels venus de Belgique, de France et même d’îles lointaines comme La Réunion. Une popularité que le sanctuaire doit au bouche-à-oreille et … au rayonnement de l’Enfant Jésus !

C’est aussi par dizaines que les intentions de prière atterrissent dans la boite mail relevée chaque jour par Sr Marie. “Nous recevons des courriers du Canada et des Etats-Unis“.  Comment expliquer cet attrait ? “Je crois que le message de l’Enfant Jésus de Prague est magnifique, on n’a jamais peur d’un enfant, c’est plus facile de lui ouvrir son cœur“. Et le père Kokot d’ajouter : “A Horion, nous méditons l’enfance cachée de Jésus” qui a vécu pendant trente ans les aléas d’une vie de famille. “La famille de Nazareth devient la nôtre et le Christ nous rejoint dans notre quotidien. Nous le prions pour qu’il nous donne la paix.” Une paix recherchée par tant de personnes. 

Accueillir l’inattendu

Ainsi, le sanctuaire d’Horion-Hozémont se veut un lieu de prière et de recueillement, où chacun peut venir déposer ses peines et ses joies; un désir d’enfant contrarié, une maternité/paternité meurtrie, une naissance miraculeuse, une famille réconciliée … ; un lieu de rencontres et d’échanges où l’apostolat initial des religieuses vietnamiennes s’est considérablement élargi. Des apostolats par ailleurs inattendus se sont également invités dans la vie et le ministère du père Kokot. “Nous accompagnons aussi des couples qui traversent des difficultés, à la recherche d’un espace neutre pour échanger, nous recevons des personnes déboussolées, qui ont peur du lendemain, qui ont tout essayé avant de frapper à notre porte. Et parfois, leur récit dépasse la fiction, chaque histoire, chaque situation est inédite.

Comme l’explique encore l’abbé, “la personne que nous attendions n’est jamais venue, et beaucoup d’autres que nous n’attendions pas ont franchi la porte“. Le père Kokot admet par ailleurs que “le sanctuaire a changé ma vie, je ne suis plus le prêtre que j’étais avant“. 

Chaque année, le troisième dimanche de mai, au cœur de la neuvaine à l’Enfant Jésus de Prague, une procession quitte le sanctuaire d’Horion-Hozémont après la messe de 10h, suivie d’un pique-nique et d’une conférence (14h) avant l’office de l’Enfant Jésus de Prague et la bénédiction des enfants à 15h. Invitation cordiale à toutes et tous. 

PROCESSION EN L’HONNEUR DE L’ENFANT JÉSUS DE PRAGUE

Le 3ème dimanche du mois de mai :
10h00 : Messe suivie de la procession
12h00 : Pique-nique et/ou petite restauration
14h00 : Conférence
15h00 : Office de l’Enfant Jésus de Prague et bénédiction des enfants


(c) Sanctuaire de l’Enfant Jésus de Prague

Texte: Sophie DELHALLE