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C’est avec un peu de stress mais beaucoup de professionnalisme qu’Antoine Dumont, ornithologue liégeois, a procédé vendredi 10 mai au baguage des oisillons de la couvée de faucons pèlerins installés dans la tour de la basilique Saint-Martin. 

Nos trois oisillons se portent plutôt bien, nous indique Antoine Dumont. Il faut dire qu’ils sont bien nourris et que la nourriture ne manque pas. “Les petits pèsent environ 800 grammes, sachant qu’un adulte mâle pèse 1kg, c’est un très bon poids. Nous avons par ailleurs trouvé trois carcasses de pigeons dans leur réserve.

>>> En savoir plus sur les faucons pèlerins : Carnet rose chez les faucons pèlerins de la basilique Saint-Martin

Nos trois oisillons ne manquent donc de rien. Au vu de leur prise de poids, “c‘était le moment idéal pour les baguer” même si cette opération génère un peu de stress chez les jeunes oiseaux et le bagueur. “C’est toujours délicat comme intervention mais jamais une couvée n’a été abandonnée parce que nous avions bagué des petits.” En effet, les oiseaux n’ayant pas d’odorat, la manipulation des jeunes oisillons par un être humain ne leur portera aucun préjudice, s’ils sont traités avec soin. Antoine Dumont n’en est d’ailleurs pas à son coup d’essai. “J’ai bagué une soixantaine de faucons pèlerins sur ma carrière“.


Les deux femelles et le mâle pèsent déjà 800 grammes. Bientôt, ils s’envoleront pour découvrir la Cité ardente et ses environs. (c) Antoine Dumont

Cartes d’identité

L’opération consiste donc à placer une bague d’identification européenne sur la patte de l’oisillon avec un numéro unique qui permettra de suivre son parcours. “Ces oisillons vont probablement évoluer chez nous mais peut-être iront-ils aussi s’installer dans les pays limitrophes, la France ou les Pays-Bas“. Une deuxième bague de couleur avec un grand numéro, placée sur l’autre patte, permettra de les identifier à la longue vue. “C’est un plus et comme les faucons pèlerins sont costauds, le fait de porter deux bagues ne les dérange pas.

Dernière chance

Antoine Dumont a donc bagué les trois oisillons, deux femelles et un mâle, qui devraient déjà quitter le nid dans une quinzaine de jours. “Ils feront d’abord des allers-retours vers le nid puis inspecteront le toit de la basilique” d’où ils pourraient éventuellement chuter, “mais nous sommes là pour les aider au besoin.

Après leur départ, une analyse des restes, carcasses et plumes, abandonnés dans le nid, donnera de précieuses informations sur leur alimentation, qui semble à première vue peu variée. “On constate qu’à Liège, les faucons se nourrissent presqu’exclusivement de pigeons, qu’ils soient domestiques ou ramiers.” Une nourriture abondante en Cité ardente !

Si vous souhaitez observer nos jeunes oisillons avant leur envolée, voici le lien vers la vidéo en directLes faucons de la basilique – YouTube
Ne tardez pas ! 


Le saviez-vous ? Si la commercialisation de faucons pèlerins nés en captivité est autorisée, certains trafiquants marchandent illégalement des rapaces dont les oeufs ont été volés dans les nichées installées dans les falaises en Ecosse. En Orient, où cet espèce est très prisée pour sa capacité de vol (300 km/h), les prix de vente pour un seul individu peuvent atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros. Ajoutons que l’espèce est protégée et fait l’objet d’une surveillance étroite de la part des différents Instituts ornithologiques européens. 


Antoine Dumont répond aux questions d’un journaliste de la télévision locale liégeoise. (c) Antoine Dumont

Texte: Sophie DELHALLE (Service Communication du Diocèse de Liège)