Le mercredi 26 juin, Mgr Delville recevra de la confrérie des Marcatchous le titre honorifique de pêcheur de Saint-Pholien avec quatre autres personnalités. Pour parler de cet évènement, nous avons rencontré Michel Charlier, maïeur de la Commune Libre de Saint-Pholien.
Chaque année, fin juin, les festivités de la Confrérie des Marcatchous animent le quartier d’Outremeuse, comme lors de la sortie des géants. DR
“Mgr Delville a été intronisé en Roture l’année passée, je me suis dit que ce serait aussi un bon candidat pour notre confrérie“. C’est avec beaucoup de joie que Michel Charlier a reçu la réponse positive de notre évêque, heureux lui aussi d’avoir été choisi pour recevoir le titre de “peheu di Sint-Foyin”. Mais avant toute chose, apprenons-en un peu plus sur ce folklore local qui mêle histoire du quartier d’Outremeuse et traditions gastronomiques.
Le vrai Marcatchou
La Confrérie des Marcatchous tient son nom d’un personnage qui a réellement existé à la fin du 19e siècle. “C’était un pêcheur à la ligne, le meilleur disait-on, il était SDF et donc un peu marginal. Il n’avait pas bonne réputation, c’était un buveur. Il s’appelait Jean Quitin.” Personnage peu sympathique aux premiers abords, mais pêcheur invétéré et très doué – né un 1er avril ! – dont se revendique aujourd’hui la Confrérie. Fondée dans les années 1980, elle est connue pour deux spécialités gastronomiques : “L’Èwe di Moûse”, l’eau de Meuse, et “Li Sope ås Cow’ri”, la soupe à la queue de bœuf.
L’eau à la bouche
Ces deux spécialités sont principalement vendues lors des fêtes de Wallonie et du 15 août, beaucoup témoigneront d’ailleurs que l’eau de Meuse y coule à flots. Il s’agit d’un pékêt bleuté aromatisé, “c’est un voeu pieux, car nous aimerions que la Meuse retrouve cette couleur “, sourit Michel Charlier. Pour la soupe de queue de bœuf, une petite explication historique s’impose.
Les métiers de pêcheur et de tanneur – qui font partie des 32 Bons Métiers de Liège – partageaient le même blason. En effet, tandis que les pêcheurs s’occupaient du poisson, les tanneurs nettoyaient les peaux de bête en bord de Meuse. Et comme à cette époque, les réflexes d’économie domestique étaient encore bien ancrés, on récupérait le peu de viande encore présent dans les queues de bœuf pour en faire de la soupe.
En 2023, plusieurs personnalités bien connues des Liégeois ont reçu le titre de ‘peheu di Sint-Foyin’. DR
Cinq nouveaux “peheu”
Aujourd’hui, le Marcatchou se distingue par son sarreau bleu, son pantalon noir, bleu ou pied-de-poule, son foulard rouge et blanc et sa caquette. Les membres féminins de la Confrérie sont habillés comme les ménagères du 19e siècle: jupe, chemisier et tablier, parfois un chapeau. La Confrérie compte actuellement une cinquantaine de membres âgés de 30 à plus de 80 ans.
Depuis quelques années, la Confrérie décerne donc le titre honorifique de “peheu di Sint-Foyin” à des personnalités liégeoises populaires, issues des mondes culturel, universitaire ou politique. Parmi les précédents lauréats, citons l’humoriste Martin Charlier, le député Pierre-Yves Jeholet ou encore le réalisateur Bouli Lanners (photo ci-dessus).
Cette année, c’est aux côtés du professeur Philippe Boxho, médecin légiste, de la comédienne Isabelle Hauben, de l’échevine de Liège Elisabeth Fraipont et du consul de Syldavie que Monseigneur Delville recevra son titre, non sans avoir passé une petite épreuve … que nous ne dévoilerons pas ici !
Notre évêque célèbrera d’abord la messe des Marcatchous à l’église Saint-Pholien à 18h30 avant de rejoindre l’amphithéâtre du quai Van Beneden où il recevra son diplôme de “peheu di Sint-Foyin” lors d’une cérémonie qui débutera à 20h.
Programme complet des festivités :
Texte: Sophie DELHALLE