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A Liège, les kots chrétiens ont visiblement la côte. Alors que les étudiants entament le blocus, nous avons mené l’enquête pour comprendre les raisons de cet attrait. Espace Prémontrés, coloc’ Saint-Vincent, Carmel de Mehagne … Pourquoi ont-ils choisi un kot chrétien? 
 
En plein centre-ville, l’Espace Prémontrés propose des logements étudiants (mixtes depuis 2015) : 22 chambres avec sanitaires privatifs. Le tableau 2023-2024 affiche d’ailleurs complet avec 7 étudiantes et 15 étudiants de nationalité belge, française et luxembourgeoise, inscrits à l’Université de Liège ou en Haute école dans des filières aussi variées que kinésithérapie, médecine, soins infirmiers, architecture, ingénieur, histoire, … et aussi au Conservatoire tout proche. 

Dans le quartier des Vennes, à la coloc’ Saint-Vincent, quatre “koteurs” résident actuellement dans le presbytère, rue de Fétinne. Depuis cinq ans,  la maison a accueilli des jeunes étudiants ou travailleurs de Belgique mais aussi du Congo, du Togo et du Bénin. L’abbé Baudouin Charpentier, à l’initiative du projet, les retrouve deux fois par semaine pour partager un repas. Ils les encouragent évidemment à participer aux rendez-vous de Liège Ardent, la plateforme de rencontre des jeunes chrétiens coordonnée par le SDJ. 

Vie studieuse au Carmel 

Arrivée en Belgique au mois de septembre, Gaëlle, jeune étudiante libanaise de 24 ans, est membre de la communauté du Chemin Neuf. C’est donc assez naturellement qu’elle est orientée vers la “Fraternité des étudiants” (FET) au Carmel de Mehagne. “Au début de ma recherche, mon but principal était de trouver un kot qui me convienne, mais pas nécessairement avec une dimension chrétienne”. Mais de reconnaître que le choix du Carmel lui permet de maintenir sa pratique religieuse.

Le Carmel est situé dans un quartier résidentiel, très calme et sécurisant. “Après une longue journée de cours, ça fait du bien de revenir dans un endroit calme et paisible. Le jardin qui entoure le Carmel est magnifique et me permet de sortir prendre l’air sans trop m’éloigner!”. Toutefois, pour Gaëlle, se rendre à l’Université en transports en commun relève parfois du parcours du combattant. “Il n’y en a pas beaucoup et parfois le bus ne passe même pas, je dois marcher une vingtaine de minutes pour prendre une autre ligne.”

Remède contre le stress

Koter au Carmel offre une certaine indépendance mais les pensionnaires bénéficient de la présence bienveillante d’une communauté. “C’est comme si on vivait dans un kot tout seul mais avec l’avantage de croiser des personnes de temps en temps.“  Gaëlle apprécie aussi les repas hebdomadaires avec les membres de la communauté. “Ça fait beaucoup de bien de rentrer et de ne pas avoir à préparer moi-même un repas le soir!” L’étudiante qui prépare un master en logopédie vit son premier blocus au Carmel. “Le fait d’être dans un lieu de prière et de recueillement m’aide à me sentir en paix et ne pas trop stresser.” 


Gaëlle et Robin, koteurs au Carmel de Mehagne

Se mettre au vert 

Doctorant en Histoire, Robin, 32 ans, a lui aussi fait le choix du Carmel. C’est par le bouche-à-oreille qu’il découvre que le Carmel accueille des étudiants. “A Liège, on ne trouve pas facilement les kots chrétiens sur internet” regrette-t-il. Quand il était aux études à Leuven, il habitait dans le kot à projet de la Fraternité de Tibériade “San Damiano”. Il souhaitait donc revivre cette expérience dans la Cité Ardente, à mi-distance entre Namur et Aix-la-Chapelle. “J’ai besoin de cette vie communautaire qui brise l’isolement.

Dans les kots chrétiens, il y a plus d’interaction, on partage des intérêts communs.” Au Carmel, Robin profite de l’avantage d’une vie de prière sur place, avec une chapelle et une messe quotidienne. Voilà déjà trois ans qu’il a posé ses valises à Mehagne, “je fais partie des habitués de la maison“. Même s’il est souvent sur la route, le cadre champêtre du Carmel lui rappelle qu’il ne pratique peut-être pas assez les principes de Laudato Si. Le jardin est alors une belle invitation à faire une pause pour se reconnecter à la Création. 

Texte: Sophie DELHALLE (Service Communication du Diocèse de Liège)