Comme chaque année, le temps de carême débute par le mercredi des Cendres. Au cours d’une célébration, les chrétiens sont marqués d’une croix sur le front. A quand remonte excactement ce rituel ?
Dans l’Église, la symbolique biblique des cendres s’est imposée très rapidement pour les pénitents qui, dès l’Antiquité, portaient le cilice (ceinture de mortification) et se couvraient la tête de cendres. Cette manifestation publique de pénitence n’avait toutefois pas encore la connotation liturgique qu’elle prendra plus tard.
Une tradition du Haut Moyen Age
Au début du VIe siècle, alors que le Carême s’est peu à peu mis en place, l’Église a en effet voulu que ce temps préparatoire à la fête de Pâques dure quarante jours. Comme les dimanches – marqués par la joie de la Résurrection – ne pouvaient être comptés dans cette période de pénitence, il a été décidé que l’entrée en Carême serait avancée au mercredi précédent le premier dimanche. À Rome, au VIIIe siècle, la première messe du Carême était célébrée par le pape dans la basilique Sainte Sabine, après une procession sur la colline de l’Aventin, tradition qui a été conservée jusqu’à nos jours.
Au Haut Moyen Âge, lors de cette procession d’entrée en Carême, on chantait l’hymne Immutemur habitu in cinere et cilicio (« Changeons de conduite, sous la cendre et le cilice »). Dans les pays rhénans, au Xe siècle, ce texte liturgique qui, à Rome, était pris au sens spirituel, revête une forme d’expression sensible avec l’institution du rituel de l’imposition des cendres. Le mercredi des Cendres était né. Cet usage rhénan s’étend rapidement au reste de l’Europe. En 1091, le concile de Bénévent (sud de l’Italie) décrète ainsi que « le mercredi des Cendres, tous les clercs et laïcs, hommes et femmes, recevront les cendres ». Au XIIe siècle, ce rite est attesté à Rome mais ce n’est qu’au siècle suivant que le pape lui-même se soumettra à cette démarche pénitentielle.
Texte: Service de la catéchèse du vicariat Annoncer l’évangile