Le 29 mars, la cathédrale Saint-Paul de Liège a vibré au rythme des chants du groupe Femmes Femmes Femmes and Cie, dans le cadre d'un événement organisé par l’association Aide au Volontariat en Inde. Un moment exceptionnel, à la fois culturel et solidaire, qui a permis de soutenir un projet important pour les enfants de Pondichéry, en Inde.
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Le concert de la chorale "Femmes Femmes Femmes and Cie", un événement unique à la cathédrale, a réuni de nombreux amis et donateurs de l’association Aide au Volontariat en Inde. (c)Francis Marliere
Depuis plus de 60 ans, l’association Aide au Volontariat en Inde (AVI) soutient les familles les plus démunies de Pondichéry. Fondée par Madeleine de Blic-Herman, une Liégeoise au grand cœur, l'association rayonne aujourd'hui bien au-delà de la Cité ardente : elle rassemble des comités de bénévoles actifs en Inde, en Belgique (Liège, Bruxelles, Louvain-la-Neuve…) mais aussi en France (Paris, Marseille, Le Vésinet, Toulouse, Lyon, La Réunion).
Le cœur de son engagement : le parrainage de milliers d’enfants, dont 1907 par des parrains et marraines belges. AVI porte également de nombreux projets éducatifs et sociaux, à commencer par Shakti Vihar, un centre dédié à l’éducation et aux activités para-scolaires, Amaidi Illam, maison d’accueil pour personnes âgées, ou encore Touttippakkam, une ferme aux multiples activités agricoles, et Nila Illam, une maison d’accueil pour enfants en rupture de liens familiaux. Ces dernières années, l’association a aussi lancé de nouveaux programmes de développement dans des villages défavorisés comme Killingikuppam, Santhikuppam et Salampalayam, répondant ainsi aux besoins concrets du terrain.
Chaque projet, chaque lieu témoigne de cet engagement patient et durable, tissé au fil des décennies. Et parmi ces projets phares figure l’Atelier Shanti, un atelier protégé de tissage, de couture et de broderie.
L’Atelier Shanti
Situé dans la banlieue de Pondichéry, l’Atelier Shanti a été créé pour offrir un nouveau départ à d’anciens lépreux guéris. Aujourd’hui encore, cet atelier, associé au Volontariat, leur permet de vivre dignement, grâce à un salaire juste et des conditions de travail respectueuses. Sur des métiers à tisser traditionnels, les artisan·es y produisent de magnifiques cotonnades chatoyantes, aux couleurs vives et aux motifs délicats.
Au fil des années, un atelier de confection est venu enrichir ce lieu de solidarité. On y coud et brode avec soin des nappes, des sacs, des tabliers ou encore des coussins, qui voyagent jusqu’en Europe pour témoigner, tissus en main, d’une histoire de résilience et de beauté.
Récemment, cinq étoles et quatre chasuble brodées du logo de Cathobel, dans les quatre couleurs liturgiques, ont été réalisées par les mains expertes de l’atelier. On a d’ailleurs pu les apercevoir lors de la messe télévisée diffusée depuis Rotheux dimanche 6 avril. Un travail minutieux, fruit d’une chaîne de solidarité tissée entre deux continents !

Une des étoles réalisées à l'atelier Shanti à Pondichery (c)Pierre Hannosset
Un concert solidaire au cœur de la cathédrale
Chaque année, l'association Aide au Volontariat en Inde s'efforce d’organiser un événement — souper, concert ou autre rencontre — pour permettre des retrouvailles avec les parrains, marraines et donateurs, mais aussi pour faire connaître son action et, si possible, toucher un public plus large. Cette année, c’est Anne Neuzy, responsable des parrainages pour la région liégeoise de l’œuvre, qui a suggéré que la chorale « Femmes Femmes Femmes and Cie », dont elle est membre, offre un concert au profit de l’association. Une proposition acceptée de tout cœur par le comité organisateur !
Pourquoi la cathédrale ? C’était une première. L’association dispose d’une sorte de pied-à-terre à l’Institut Saint-Laurent, première école en Europe contactée par Madeleine de Blic-Herman. Plusieurs jeunes de cette école sont partis, dans les années 70, prêter main-forte au Volontariat à Pondichéry, sous la houlette de l’abbé José Magnée – décédé il y a deux ans – et sont aujourd’hui encore actifs au sein de l’association. Mais l’école étant en rénovation, elle n’a pas pu accueillir le concert cette année. L’abbé Pierre Hannosset, également membre de l’organisation, a alors proposé un espace dans la cathédrale. Une idée qui a immédiatement séduit l’organisation : selon ses mots, il s’agissait de « joindre à la spiritualité et à la beauté de la cathédrale la spiritualité du don et de l’échange avec des frères du monde, et les beautés du chant choral ».
Les événements organisés par AVI visent d’abord à faire vivre cette relation de proximité avec les amis et donateurs. Les prix d’entrée sont toujours les plus légers possibles. Les fonds récoltés ne sont pas considérables, mais ils permettent de répondre à des besoins concrets et urgents : ces derniers mois, AVI a notamment soutenu l’achat d’un nouveau bus pour transporter les enfants vers leurs activités (études du soir, camps de vacances, journées à la ferme…) ainsi que des réparations à l’atelier Shanti et dans les petites maisons alentour, abîmées par les inondations répétées et le sel de la mer.
Ce concert a permis de soutenir l’installation d’un filtre à eau à osmose inverse pour Shakti Vihar, le centre éducatif où se retrouvent les enfants pour étudier, faire du yoga, du judo ou encore des échecs. Une eau saine est le B.A.-ba de la santé pour tous, rappelle l’organisation.

(c)Francis Marliere
Céline Dallemagne