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En cette année 2024, le hasard du calendrier fait coïncider le mercredi des Cendres avec la Saint-Valentin fêtée le 14 février.  L’occasion de raviver la flamme dans son couple mais aussi avec le Seigneur.

Evêque martyr du 3ème siècle, Valentin était un guérisseur qui pratiquait son art pour des chrétiens emprisonnés. Ce qui irritait fortement les autorités romaines. Quel rapport avec les amoureux me direz-vous ? L’empereur avait alors interdit les mariages pour envoyer plus de soldats à la guerre. Valentin continua toutefois de célébrer les unions entre chrétiens. 

Par ailleurs, chaque année, à Rome, aux alentours du 14 février, les citoyens romains vénéraient le dieu Faunus Lupercus, dans une grande fête païenne de l’amour. Le pape Gélase eut alors l’idée d’instituer à cette même date la fête de Valentin. 

Un Mercredi sans fin 

Mais, au fond, la fête des amoureux nous tourne vers l’autre. L’évangile du Mercredi des Cendres (Mt 6) qui nous parle de jeûne, de prière et d’aumône nous tourne aussi vers un Autre et vers les autres. N’est-ce pas le propre de l’amour que de mettre l’autre en premier ?

Le caractère plutôt austère des Cendres a-t-il quelque chose à voir avec nos amours incandescentes qui consument les coeurs ? Ecoutons cette petite histoire vraie. Un prêtre demandait toujours aux fiancés qu’il rencontrait : « Voulez-vous souffrir ? » Ils répondaient évidemment par la négative. Avec humour, il leur disait : « Alors, ne vous mariez pas ! » Au-delà de la boutade, il avait bien raison : si mon conjoint souffre, je vais souffrir de sa souffrance. La passion amoureuse est proche de la passion souffrante.

Petite parenthèse étymologique, le mot passion vient du verbe latin patior qui signifie “souffrir”, c’est pourquoi on parle aussi de la Passion du Christ. Toute passion entrainerait donc son lot de souffrance par le (l’aban)don total de soi. 

Revenons-en à notre calendrier liturgique. Le Mercredi des Cendres n’a pas de fin en soi ; il nous conduit à la joie de Pâques, au retour vers celui qui est vivant et qui veut combler mon cœur. Durant ces quarante jours, je vis une passion, moi aussi : passion parce que je sais que s’Il m’aime absolument, ce n’est pas mon cas et qu’il faut que je change de route ; passion, parce que, avec un cœur purifié, je répondrai de plus en plus à cet Amour et je me délecterai davantage de Son amour.

Ce 14 février n’est-il donc pas une double occasion de raviver la flamme de notre amour pour notre conjoint mais aussi de renouveler nos fiançailles avec Dieu?

Texte: S.D/P.H