Le jour du Vendredi Saint, de nombreux fidèles revivent la Passion du Christ. En paroisse, cette manifestation peut se dérouler en intérieur ou en extérieur. Il existe dans notre diocèse plusieurs chemins de croix accessibles librement, toute l’année, en plein air.
Le sanctuaire du Petit Lourdes à Bassenge draine un très grand nombre de pèlerins, fidèles ou de passage. Un chemin de croix et un rosaire construit en pierre du pays nous invitent à gravir les flancs de cette colline foisonnante qui abrite depuis plus d’un siècle une reproduction de la grotte de Massabielle.
“La vocation du Petit Lourdes est d’être accessible à tout le monde, de jour comme de nuit, pour permettre de prier à la grotte, seul, en famille, en groupe, nous expliquait Lucien Vanstipelen à l’été 2021, recteur du sanctuaire qui passera prochainement le flambeau à l’abbé Ludovic Franck. C’est un lieu de recueillement et de paix dont on a tant besoin, où l’on peut s’arrêter dans un monde qui court à toute vitesse et repartir le cœur pacifié“. Un lieu imprégné de 130 ans de prière où règne une atmosphère particulière, ressentie même par des non-croyants, affirmait alors l’abbé.
Première reproduction belge
Atteint d’une grave maladie, l’abbé François Nouwen, vicaire à Saint-Jean à Liège, se serait personnellement rendu à Lourdes pour prier la Vierge à qui il attribue sa guérison totale. Pour la remercier, il envisage de construire une réplique fidèle de la grotte de Massabielle, probablement la toute première en Belgique. La petite voyante de Lourdes, Bernadette meurt en 1879, la chapelle de Bassenge est inaugurée à peine dix ans plus tard. Et les pèlerins, n’ayant pas les moyens de se rendre jusque dans le sud de la France, arrivent en masse.
En pierre du pays
En 1895, des chapelles représentant les mystères du Rosaire sont érigées le long d’un chemin qui arpente la colline. Construites en silex et tufeau de la Vallée du Geer, ces chapelles sont à elles seules de véritables oeuvres d’art. Les lieux sont de plus en plus fréquentés. En 1901, Mgr Rutten, évêque de Liège, autorise les Pères du Saint Sacrement à s’établir à Bassenge pour desservir la grotte et accueillir les pèlerinages.
Dans une nature foisonnante, le pèlerin découvrira de monumentales stations. (c) Sophie DELHALLE
Revoir son ambition
En 1905, c’est un chemin de croix qui trouve résidence dans la colline avec des stations marquées de grandes croix formées de troncs de chêne d’abord, et ensuite construites en briques abritant de remarquables bas-reliefs. Les Pères du Saint Sacrement avaient projeté de construire le plus grand chemin de croix du monde, avec des statues de 4 mètres de haut. L’oeuvre fut confiée à l’artiste J. Jacobs de Malines. Après trois stations, le projet est abandonné, faute de moyens.
Que le pèlerin ne craigne donc pas de s’aventurer à travers ce chemin de croix qui démarre au pied du sanctuaire, devant la grotte, sur le côté gauche, devant les panneaux d’ex-voto. Pour ceux qui préfèrent suivre un guide, rendez-vous le vendredi 29 mars à 15h pour le dernier chemin de croix conduit par l’abbé Vanstipelen pour l’ensemble des communautés de l’UP de la Vallée du Geer.
Rue de la Grotte 7, 4690 Wonck
Retrouvez les autres numéros de la série “A travers les chemins … de croix” au/à …
– Sanctuaire de la Vierge des Pauvres à Banneux
– Manderfeld
– sur le mont Horeb à Eupen
– au sanctuaire du Vieux Bon Dieu à Tancrémont
– au calvaire de Malmedy
Texte: Sophie DELHALLE