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Qui était réellement Léonard de Vinci ? Une personnalité indissociable de la Renaissance, le plus enseigné sur les bancs de l’école, dont l’une des oeuvres a atteint le record de 450 millions d’euros aux enchères. Nous savons tous des choses sur de Vinci mais comment savoir ce qui relève du mythe ou du génie ? 

J’ai l’intention de laisser un souvenir impérissable dans la mémoire des mortels” écrivait Léonard de Vinci. Pari (largement) relevé aurait-on envie de lui répondre. Mais l’objectif de cette nouvelle exposition immersive totalement conçue et réalisée par EuropaExpo avec l’aide de l’Institut Provincial des Arts et Métiers de Nivelles pour la partie consacrée à la machinerie, présentant une quarantaine de maquettes, est bien de tordre le cou aux clichés qui entourent ce personnage à la renommée planétaire et pourtant mystérieux. 

Peintre soucieux de son image

Comme le rappelle la première partie de l’exposition, Léonard est incontestablement l’un des plus grands peintres de l’histoire de l’art, sa Joconde est connue dans le monde entier, adaptée, détournée, réinterprétée, voire saccagée. Une Mona Lisa servie à toutes les sauces, sans vilain jeu de mots …

Et aussi le mieux côté, son Salvator Mundi est parti aux enchères pour la modique somme de 450 millions d’euros. Léonard été aussi très soucieux de sa propre image, et de ce qu’il resterait de lui, il a réalisé plusieurs autoportraits et, dans la lettre de motivation qu’il adresse à Ludovic Sforza, il n’hésite pas à mettre en avant ses qualités de peintre bien entendu – 22 tableaux sont présentés dans l’exposition – mais avant toute chose d’ingénieur. 

 Une véritable ‘machine de guerre’ 

Ce que beaucoup de gens ignorent probablement, c’est que Léonard est un enfant illégitime, et n’a donc pas reçu d’éducation digne de ce nom. Sa principale méthode d’apprentissage sera donc l’observation, pour comprendre le monde et le traduire. C’est ce que révèlent les très nombreux codex disséminés dans le monde – l’exposition réunit pas moins de 7000 pages manuscrites de la main du maître – et son étude, par exemple, du vol des oiseaux, dont il décortique la structure des ailes qu’il compare avec celle des insectes. Un rapprochement qui témoigne de la modernité exceptionnelle de sa pensée pour l’époque.

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Léonard employait une écriture dite en miroir pour consigner ses notes. Nullement pour cacher ses découvertes mais parce que personne ne l’a, en réalité, jamais corrigé. On attribue aussi à ce grand génie de l’ingénierie des inventions comme l’hélicoptère, le sous-marin ou la voiture. Léonard n’a rien ‘inventé’, on lui reprochait d’ailleurs souvent son côté brouillon, et de ne jamais parvenir à donner vie et corps à ses multiples projets, restés à l’état de plans.

Ses carnets n’ont été, au regard de l’échelle de l’histoire, que très récemment découverts aux 19 et 20e siècles. La parenté entre certaines de ses idées et des réalisations postérieures sont évidemment troublantes. Toutefois, Léonard restera un visionnaire … inachevé ! Dans la seconde partie de l’exposition, le visiteur pourra actionner certaines des machines sorties tout droit de l’imagination de Léonard, véritable expert dans l’art de faire la guerre. 

Un fin gastronome ? 

La troisième et dernière partie présente une facette beaucoup moins connue voire insoupçonnée du génie de la Renaissance : son goût pour la cuisine. Contrairement à ce que certains affirment, Léonard n’était pas végétarien, mais, selon les conseils déjà prodigués à son époque, il respecte énormément la nature et ne consomme pas de viande quotidiennement. Il imagine le plan idéal pour une cuisine ; il sépare les espaces, la salle à manger fait alors son apparition, prévoit un accès vers l’extérieur et estime nécessaire la présence de deux points d’eau.

 Du temps de Léonard, la cuisine italienne est en vogue, lui-même apprécie les gâteaux, les mets sucrés mais aussi les asperges. C’est à son époque qu’apparaissent également les fourchettes à deux dents, les assiettes en étain et de nouveaux aliments comme la tomate – d’abord considérée comme un poison –  importées des nouvelles colonies. Il invente aussi des objets et compose même des recettes. La cuisine imaginée par Léonard doit ainsi répondre à de nouveaux besoins. 

Si le contenu de l’exposition est à la hauteur de son ambition, on reste quelque peu sur notre faim quant à la dimension immersive. Même si la reconstitution de la cuisine est assez réussie, jusque dans l’odorat ! Nous avons par contre apprécié l’effet de surprise de certaines projections vidéos. Balayer les fausses vérités, tel est donc bien l’objectif atteint de cette exposition extrêmement documentée. Revenir aux sources, rien que les sources, pour dessiner les contours d’un génie inégalé qui n’a (peut-être) pas encore dévoilé toutes ses facettes …

📷 Encore plus d’images, sur notre page Facebook Diocèse de Liège – Bistum Lüttich

Da Vinci: l’ingénieur, l’artiste, le gastronome
DU 24.02 au 30.06.24 à la gare des Guillemins de Liège
Audioguide, dossiers pédagogiques et carnets étudiants disponibles sur place.

En marge de l’exposition, une chasse au trésor sera organisée pour petits et grands et, avec la collaboration de plusieurs restaurateurs, un menu Da Vinci sera proposé aux visiteurs. 

Infos et renseignements : www.europaexpo.be

Texte et photos : Sophie DELHALLE