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Recteur du Séminaire interdiocésain de Namur depuis cinq ans, le Liégeois Joël Spronck estime que les futurs prêtres doivent “sentir l’odeur des brebis”. Il s’est confié à l’un de ses confrères.  

Photo : Pour Joël Spronck, il faut soigner la vie fraternelle, communautaire entre prêtres, et aussi avec les laïcs. (c) Service Communication Diocèse de Liège

Encore quadragénaire pour quelques mois, Joël Spronck nous accueille à Namur, au « Grand Séminaire Francophone de Belgique » dont il est recteur depuis cinq ans. Prêtre du diocèse de Liège depuis l’an 2000, il est vicaire dominical dans les paroisses de Flémalle. Il reste ainsi profondément attaché à notre diocèse. Mais à quelques pas de la cathédrale Saint-Aubain, il veille sur le devenir des 17 séminaristes dont 5 Liègeois qui poursuivent leur formation.  

Pierre Hannosset : Quels sont pour vous les défis pour former et être prêtre aujourd’hui, et comment y arriver ?

Joël Spronck : Le premier défi est d’avoir une vie de prière dans un monde sécularisé. Il est fondamental d’être bien enraciné en Dieu, en sa Parole. Il faut donc qu’après le séminaire, les prêtres aient un lieu de ressourcement : une abbaye, une communauté, … où ils puissent régulièrement se poser et se reposer en Dieu.

Ensuite, l’essentiel est qu’ils découvrent toujours plus qu’ils ne sont pas seulement là pour du « management », mais qu’ils maintiennent  toujours une proximité humaine et pastorale avec les communautés locales, en partageant les joies et les peines des gens. Il faut « sentir l’odeur des brebis » comme dit le Pape François. Et pour cela, faut-il continuer à vouloir quadriller tout le territoire ou bien créer des pôles de vie chrétienne, avec une dimension missionnaire ?  Beaucoup de séminaristes optent pour le deuxième modèle.

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Enfin, il faut soigner la vie fraternelle, communautaire entre prêtres, et aussi avec les laïcs ; éviter l’isolement et le repli sur soi.  C’est ensemble, prêtres et laïcs, que nous sommes responsables de la mission. Tout en gardant une disponibilité pour de nouvelles missions, cette vie communautaire, qui commence déjà au séminaire, doit être favorisée.

Souhaitez-vous encore ajouter quelque chose ? 

Parfois, on me demande si cela a toujours un sens d’être prêtre aujourd’hui dans une Église tourmentée. J’en suis convaincu : c’est un beau ministère. Être prêtre aujourd’hui, c’est être signe du Christ, Bon Pasteur, de son amour pour tout être humain ; c’est permettre au Christ de poursuivre sa mission de salut aujourd’hui, dans une grande collaboration avec les communautés, en rejoignant le cheminement spirituel de chacun.

Texte: Pierre Hannosset